Le nom « Driza-bone » est, à l’origine, la contraction de « dry as a bone« , en français « sec comme un os » . Il s’agit du nom donné à un manteau fabriqué dans un tissu imperméable particulier.
Driza-bone
Ce type de tissu a été inventée à la fin du XIXe siècle par Emilius Le Roy, un Écossais émigré en Nouvelle Zélande. Il eut l’idée d’utiliser des voiles de bateaux légères en coton, usagées, et de les enduire d’huile de lin pour les rendre imperméables. C’est la raison pour laquelle on appelle aussi parfois ce tissu « oilskin » Il en fabriqua des protections pour les marins navigant dans les eaux agitées et sous le climat rigoureux de la Nouvelle Zélande.
Driza-bone en Australie
Ces manteaux, fabriqués à l’origine pour les marins, furent importés en Australie. Ils y trouvèrent la clientèle idéale du « stockman » australien, appelé également « drover » (en Amérique on dirait un « cow-boy) qui conduisait et s’occupait des troupeaux. Ce manteau qui maintenait au sec fut très rapidement adopté par la brousse australienne – le « bush australien » – pour ses qualités de protection des intempéries et des rigueurs du climat – pluie, froid, soleil, vent, poussière – et pour sa robustesse. Il accompagna ainsi les explorateurs de l’intérieur du continent australien.
Accessoires du driza-bone
Ce vêtement a deux accessoires amovibles extrêmement utiles lors des grandes chevauchées en toutes saisons:
- une doublure en laine, qui s’installe par boutons-pression, pour les froidures de l’hiver et les nuits glaciales des zones désertiques;
- une capuche faite du même tissu imperméable, qu’on attache également par boutons-pression, pour affronter la pluie, notamment les pluies torrentielles et les impressionnants orages du Queensland, du Territoire du Nord, ou du Nord de l’État d’Australie Occidentale.
Déclinaisons du driza-bone
Cette pièce de vêtement fut déclinée en plusieurs longueurs. Elle fut notamment rallongée pour les cavaliers pour en faire un « manteau cache-poussière » . Les améliorations qui lui furent apportées concernaient notamment:
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la longueur pour une meilleure protection du cavalier;
- la création d’un tombant arrière s’élargissant en queue de pigeon pour couvrir la selle;
- la possibilité de resserrer les manches aux poignets pour protéger les bras du vent;
- des lanières permettant de maintenir les flancs du manteau contre les jambes du cavalier et les empêcher de battre au vent.
Un chapeau à large bord fabriqué dans le même tissu imperméable est venu par la suite compléter la panoplie de protection tous-temps du stockman.
L’huile de lin a depuis longtemps été remplacée par une autre technique d’imperméabilisation.
La marque Driza-bone originelle
La compagnie Driza-bone a été créée en 1898, et ce nom est protégé depuis 1933. Comme de nombreuses marques à succès qui deviennent des standards (comme la marque « Frigidaire » ), on appelle driza-bones tous les manteaux de ce type, quelle qu’en soit la longueur et le fabricant.
La concurrence driza-bone
A côté de la marque « Driza-bone » elle-même, nombreux sont les fabricants australiens, et même au-delà des mers, qui comptent des manteaux, trois-quarts, vestes, chapeaux ou sacs driza-bones dans leurs gammes de produits. Les plus connus sont:
- à l’extérieur de l’Australie
- Outback Trading Company (USA)
Pour une histoire du produit Driza-bone, lire l’intéressant article (en anglais) du « Independent » londonien du 3 novembre 2007: « Hung out to dry: The riddle of the Driza-Bones » .