Expédition de Yves de Kerguelen
Début 1771, le roi Louis XV confie à Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec le commandement du « Berryer« , vaisseau de 900 tonneaux, avec la mission de rallier l’Isle de France (l’Ile Maurice) où l’attendront des instructions secrètes. Le second d’Yves de Kerguelen est Louis François Marie Aléno de Saint Aloüarn.
Les acteurs de l’expédition
Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec
Yves de Kerguelen (13 février 1734 – 3 mars 1797) entre à 16 ans à l’École des Gardes de la Marine dans la Marine royale. Il commence ensuite sa véritable carrière maritime comme corsaire dans les Caraïbes pendant la Guerre de Sept ans. En 1767-1768, lieutenant de vaisseau du roi, il effectue des campagnes de protection des pêcheurs de morue en Islande et au Groenland au cours desquelles il acquiert une expérience des conditions de navigation subpolaire, ce qui le désignera naturellement pour mener la campagne d’exploration des terres australes.
Louis François Marie Aléno de Saint Aloüarn
Louis de Saint Aloüarn (28 juillet 1738 – 8 novembre 1772), comme Kerguelen, entre à 16 ans à l’École des Gardes de la Marine et, à 17 ans, il embarque pour sa première campagne au cours de laquelle il a son baptême du feu contre les Anglais. Son père, François-Marie, capitaine de vaisseau à la carrière impressionnante, décède au combat en 1759, laissant le jeune Louis « chef de nom et d’armes » de la famille. En 1770 Louis est le second d’Yves de Kerguelen sur L’Aberwrac’h ». Les deux hommes, qui se connaissaient auparavant pour être voisins à Quimper, et pour avoir suivi la même formation à l’École des Gardes de la Marine, s’apprécient et se lient d’amitié.
De Lorient à l’Isle de France
Le « Berryer » lève l’ancre le 1er mai 1771 et, après 112 jours de traversée sans problème, en passant par le Cap de Bonne Espérance, rallie l’Isle de France le 20 août 1771.
Pour accomplir les instructions que lui confie le roi et qui lui sont remises lors de son arrivée à l’Isle de France par le Gouverneur Lieutenant Général, Yves de Kerguelen, par manque d’équipage sur l’île, se voit contraint de troquer son lourd vaisseau le « Berryer » armé de 56 canons contre une flute de 24 canons, la « Fortune« , requérant un équipage moins nombreux, plus légère et plus maniable.
Les instructions royales prévoient également que Louis de Saint Aloüarn prendra le commandement d’un navire de soutien à celui de Kerguelen pour la suite de la mission. Ce sera le « Gros Ventre« , une gabare, ou « flute charmante » de 16 canons.
Saint Aloüarn tombe sérieusement malade pendant son séjour dans l’île. Le gouverneur le croit même mourant. La maladie ne le quittera pas vraiment et continuera à le diminuer tout au long de son périple dans l’Océan Indien, jusqu’à sa mort à son retour à l’Isle de France.
L’expédition est donc prête pour mettre en œuvre les instructions secrètes de Louis XV à Yves de Kerguelen.